De l’amiante dans votre toiture – Quels sont les risques ?

L’amiante est largement considéré comme un tueur silencieux qui passe souvent inaperçu, et l’idée de sa présence dans le bâtiment qui vous entoure suffit à créer un sentiment de malaise et d’inquiétude. Si vous êtes le propriétaire du bâtiment, vous avez une responsabilité supplémentaire, car vous pouvez être tenu pour responsable des effets de la substance. Les dangers de ce minéral ont été bien documentés au fil des ans et cela fait maintenant plus de 20 ans que l’utilisation de cette substance est totalement interdite dans le secteur de la construction en France. Qu’est-ce que cela signifie pour les propriétaires de bâtiments aujourd’hui et quelles sont les lois actuelles en la matière ? Le risque a-t-il disparu et, dans le cas contraire, quels sont les dangers pour la génération actuelle ?

Qu’est-ce que l’amiante ?

Voici un bon point de départ si vous voulez savoir à quoi vous avez affaire. Le terme « amiante » désigne des produits minéraux naturels qui résistent à la dégradation chimique et thermique, au feu et à l’électricité, possèdent des fibres solides, peuvent être tissés et peuvent être utilisés comme liant.

Il existe deux groupes d’amiante. La serpentine, qui est l’amiante Chrysotile (blanc) ; et les amphiboles, qui contiennent l’amiante Amosite/Grunerite (brun) et Crocidolite (bleu). Il existe trois autres types d’amphiboles – l’anthophyllite, l’actinolite et la trémolite – qui n’ont pas de réelle utilité commerciale et sont donc rarement exploitées. Les amphiboles sont considérées comme plus dangereuses que les serpentines en raison de la forme et de la formation des fibres, et il existe davantage de preuves les reliant aux décès liés à l’amiante. Cela dit, tous les types d’amiante doivent être traités avec prudence et il est impératif de s’assurer que le protocole correct est suivi lors du retrait de produits contenant cette substance, en particulier dans les cas où vous n’êtes pas sûr des quantités présentes.

Le risque sanitaire de l’amiante

Le HSE mène actuellement une campagne intitulée « Attention à l’amiante » jusqu’en mars, dans le but d’encourager des pratiques de travail sûres parmi les travailleurs les plus exposés au risque de l’amiante. Les statistiques montrent que l’amiante tue environ 5000 travailleurs chaque année, tandis que 20 artisans meurent chaque semaine des suites d’une exposition passée10. Ces chiffres déchirants prouvent que l’amiante reste une menace très réelle, non seulement pour les artisans et les personnes chargées de son élimination, mais aussi pour les personnes qui travaillent dans le bâtiment et les autres personnes des environs. Les risques surviennent lorsque des dommages, un incendie ou une perturbation des produits font que les fibres d’amiante se détachent et sont potentiellement en suspension dans l’air. Lorsque ces minuscules fibres sont inhalées, elles ne se décomposent pas et restent en permanence logées dans les poumons, ce qui peut entraîner des maladies mortelles car le corps tente de combattre ces fragments étrangers. Dans un premier temps, cela provoque des douleurs, des inflammations et des infections qui peuvent conduire à l’une des maladies suivantes :

  • Mésothéliome
  • cancer du poumon
  • Asbestose
  • Épaississement pleural

L’amiante-ciment dans les toitures

En raison de ses fantastiques qualités thermiques et de son caractère extrêmement ignifuge, il n’est pas surprenant que l’amiante ait été largement utilisé dans les toitures et l’isolation au XXe siècle. Les plaques de ciment sont l’un des produits de couverture les plus couramment utilisés dans lesquels on trouve ce minéral, et il existe encore un grand nombre de bâtiments en France qui ont un toit en plaques de ciment amianté. Les problèmes liés aux plaques de toiture surviennent lorsqu’elles se détériorent avec l’âge et deviennent donc plus fragiles. Les fibres minérales risquent alors d’être exposées et de se détacher, ce qui fait courir un plus grand risque aux personnes. Le retrait des plaques d’amiante-ciment est généralement un travail non notifiable, ce qui signifie que ce travail peut être effectué sans l’avis des autorités locales ou du HSE. En effet, les fibres minérales d’amiante utilisées sont généralement de l’amiante chrysotile (blanc), qui présente statistiquement un risque plus faible que l’amiante amphibole. Elles ne représentent également qu’environ 10 % de la composition de la plaque, ce qui signifie que les plaques ne sont pas considérées comme un risque prioritaire pour la santé humaine.

Il convient également de noter que si les plaques d’amiante-ciment n’ont pas été exposées aux intempéries, elles présentent un risque plus élevé en raison des effets néfastes supplémentaires causés par l’érosion due aux intempéries. Exposées aux éléments, elles risquent de se dégrader sous l’effet du gel, de l’humidité, des rayons UV, des pluies acides, etc. et de laisser de grandes surfaces de fibres d’amiante sans protection.

Repérage de l’amiante

En tant que propriétaire d’un bâtiment, si vous avez des inquiétudes concernant l’amiante, il serait bon de faire examiner et évaluer le toit par un spécialiste. Le site Web du HSE contient de nombreuses informations sur la marche à suivre en cas de doute, ainsi que les coordonnées des experts en amiante qui peuvent inspecter votre bâtiment. Une fois le repérage effectué, la prochaine étape est de procéder à l’élimination de l’amiante.

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